Lorsque mon grand-père est mort, j’ai récupéré une partie de sa bibliothèque. Il y avait de nombreux livres de poche, des romans de gare, des essais, des livres scientifiques. Mais le plus intéressant était que la plupart de ces ouvrages étaient annotés, cornés, surlignés. Mon grand-père lisait souvent avec un stylo ou un crayon à papier à la main, et il avait l’habitude d’« enluminer » ses lectures de multiples manières. J’ai découvert ainsi de nombreuses oeuvres par son intermédiaire. Je voyais les passages qu’il avait aimés, ceux qu’il avait sautés, les réflexions que la lecture avait faites fait naître, les moments aussi où il s’était servi du livre comme pense-bête, support pour une idée venue d’ailleurs et qui interférait avec sa lecture.... —LIRE LA SUITE

L’univers 99
1. Avant la lecture : Lisez la jaquette du livre. Vous aurez ainsi quelques informations sur l’auteur et le sujet qui vous aideront à vous préparer à ce que vous allez lire. Lisez l’introduction de l’auteur, s’il y en a une. Regardez s’il y a un glossaire, une carte ou tout autre document apportant des informations nécessaires à la compréhension de l’ouvrage. Trouvez une critique ou un résumé du livre. Cela vous permettra de voir le livre d’un point de vue analytique et thématique. Voyez ensuite quelle signification politique, sociale, historique, etc. les critiques ou autres lecteurs donnent au livre.
Identifiez votre but. Si vous lisez un livre pour le plaisir, pour votre travail, réfléchissez à la raison qui vous a fait choisir ce livre. Qu’est-ce que vous en attendez ?... —LIRE LA SUITE
L’avenir du livre ne réside pas dans la diffusion d’un grand nombre de copies, mais dans son aura, son ombre, son double virtuel. La copie en elle-même n’est plus importante, ce qui est précieux et essentiel, c’est l’expérience que nous en avons eue. Ce «double» est en particulier constitué de signets, d’annotations, etc. que les lecteurs devraient pouvoir partager s’ils le souhaitent. Encore aujourd’hui, les pratiques d’annotations restent le plus souvent privées, voire intimes. Grâce à la lecture numérique, les annotations deviennent progressivement des éléments standardisés qui peuvent facilement circuler et s’agréger pour former des conversations. Ce bouleversement est susceptible de changer notre manière de lire.
La lecture devient sociale : chaque livre est potentiellement le début d’une conversation susceptible de prendre plus d’ampleur que le livre lui-même.... —LIRE LA SUITE
Nous appartenons à une société où la lecture s’impose comme étant incontournable, voire comme une contrainte. Selon le pays, la culture, l’époque, certains livres doivent absolument être lus ou, à tout le moins, connus dans leurs grands traits. Certes, il est humainement inimaginable de tout lire, mais il l’est tout autant d’avouer se contenter d’une approche rapide et superficielle. Ne pas lire un ouvrage suggéré par un ami ou recommandé par notre magazine préféré nous fait éprouver un sentiment de culpabilité bien que le temps nous manque ainsi, parfois, que la circonstance (est-il envisageable de lire un livre «professionnel» au bureau ?).... —LIRE LA SUITE
« C’est ce que les gens font dans les librairies», explique Julien Blanc-Gras.« Ils prennent une page au hasard, et ils décident si ça leur plaît ou pas. » Cette opération critique repose sur la vieille idée de la pars totalis, la partie qui reflète le tout, qu’on retrouve un peu partout. Guru Nanak, le fondateur de la religion sikh, disait: « La goutte d’eau est dans l’océan et l’océan est dans la goutte d’eau.» Soljenitsyne s’en remettait aussi à l’image aquatique dans «l’Archipel du Goulag »: « La mer, pour savoir quel en est le goût, il n’est besoin que d’une gorgée. »... —LIRE LA SUITE