Coup de chance, le prix de la page 111 est allé à un roman que j’aime beaucoup et dont je vous ai d’ailleurs parlé ici, La blonde et le bunker, de Jaluta Alikavazovic. Mais, entre nous, on aurait pu tout aussi bien choisir la lauréate au hasard, elle avait à peu près les mêmes chances de l’emporter. On nous dit que chaque page d’un roman est représentative de son ensemble. Mouais… On ne m’ôtera quand même pas de l’idée qu’une fiction est faite pour être lue de la première à la dernière page, sans sauter une ligne, parce que nul lecteur ne sait à l’avance où l’écrivain a caché les noeuds de sa narration, les petites bombes qu’il fait exploser sous nos pieds, les surprises et les digressions. Et parce que, bon sang, si quelqu’un a travaillé son texte jusqu’à lui donner une forme définitive (ou à peu près, oublions provisoirement les remords qui influencent parfois une réédition), c’est parce que le livre doit avoir cette forme et aucune autre.
Le journal d'un lecteur Pierre Maury
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